galvauder

galvauder

galvauder [ galvode ] v. <conjug. : 1>
• 1690; o. i.; p.-ê. de galir « sauter, s'élancer » et d'un norm. °vauder « aller de côté et d'autre »
I V. tr.
1Vx Gâter, gâcher (un ouvrage).
2Mod. Compromettre (un avantage, un don, une qualité) par un mauvais usage. Galvauder un nom prestigieux. avilir, déshonorer. Galvauder sa gloire, sa réputation. Galvauder son talent, ses dons, en les consacrant à des objets indignes de soi. ⇒ gaspiller, perdre. Pronom. SE GALVAUDER. s'abaisser, 1. se dégrader. « vous galvauder ainsi dans ce milieu de faux monde » (Proust). Galvauder un mot en l'employant à tort et à travers. déprécier. « Le terme de révolution a été galvaudé. Tout le monde s'en sert, à propos de n'importe quoi » (Siegfried). Une idée galvaudée.
II V. intr. Vieilli Traîner, flâner sans rien faire. « Il reste là à galvauder » ( ACADÉMIE ). galvaudeux.

galvauder verbe transitif (ancien français galer, s'amuser, et ravauder) Compromettre quelque chose, le déshonorer en en faisant mauvais usage ; le gaspiller, en particulier en le répandant partout à toute occasion : Galvauder son talent.galvauder (synonymes) verbe transitif (ancien français galer, s'amuser, et ravauder) Compromettre quelque chose, le déshonorer en en faisant mauvais usage ; le...
Synonymes :
- dégrader
- déprécier
- déshonorer
- flétrir
Contraires :

galvauder
v. tr. Gâcher, avilir par un mauvais usage. Galvauder son génie, sa réputation.

GALVAUDER, verbe
A. — Emploi trans.
1. Vx. ,,Déranger, mettre en désordre`` (Ac. 1835, 1878). ,,Il a galvaudé tout mon linge, tous mes habits; il a galvaudé cette affaire`` (Ac. 1835, 1878).
2. Au fig. Compromettre, mal employer, gaspiller, avilir quelque chose. Galvauder sa gloire, sa réputation, son talent, ses dons, sa vie, sa fortune. Lamartine, qui a galvaudé son génie, sa fortune et sa misère (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1215). Ils ont à ce point galvaudé leurs éloges, que l'artiste qui se respecte tient pour encens leurs imprécations (GIDE, Journal, 1924, p. 790). Madame Mabille la gronda, mais d'une voix riante : elle ne galvaudait pas son autorité pour des peccadilles (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 277) :
1. Et quand même je serais catholique, il me semble que ce titre de romancier catholique me ferait toujours horreur. C'est galvauder la religion.
GREEN, Journal, 1929, p. 14.
Galvauder le nom de qqn. L'avilir ou le déshonorer. Henri ne veut pas entendre parler de séparation (...). Il a peur que je ne galvaude son nom (AUGIER, Mar. Olympe, 1855, p. 231).
Galvauder un mot. Affaiblir la portée, la valeur d'un mot par le mauvais emploi qu'on en fait :
2. ... tous ces mots sont galvaudés. Communion est emphatique. Fraternité est bien gros. Amitié, au sens barrésien, a été usé par les Barrésiens.
MONTHERL., Olymp., 1924, p. 224.
Emploi pronom. réfl. Se compromettre, s'adonner à des occupations indignes de soi. Synon. s'avilir, se déshonorer. Il regrettait le temps où, désirant une maîtresse, il allait, avec les camarades, se galvauder dans les magasins de blanc du quartier de Montrouge (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 281). Vous galvauder ainsi dans ce milieu de faux monde, cela vous donnerait un air pas sérieux, une réputation d'amateur, de petit musicien de salon (PROUST, Prisonn., 1922, p. 313).
Pop., vieilli. Se galvauder avec qqn. Se compromettre et s'avilir par la fréquentation de personnes peu recommandables. Ils passaient leurs nuits à vadrouiller dans les cabarets en se galvaudant avec des filles (BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 143) :
3. Lui [à Elle]. — ... Ah! c'est du joli! c'est du propre! (...). Une femme dans ta position (...) se galvauder avec un pousse-cailloux!...
COURTELINE, Vie mén., Peur des coups, 1895, p. 163.
B. — Emploi intrans., fam. Vagabonder, perdre son temps en traînant sans rien faire. Il reste là à galvauder (Ac. 1932). Chez les Cozic, ce soir, il y a veillée. Interdit à Thomas de galvauder dans les réunions (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 88).
REM. GALVAUDÉ, -ÉE, part. passé adj. Déprécié. J'ai observé le rite et gagné ces diplômes galvaudés (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 120).
Prononc. et Orth. : [galvode], (il) galvaude [galvo:d]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1690 « humilier par des reproches » (FUR.); b) 1770 « avilir, compromettre » (Voltaire ds R. Hist. litt. t. 28, p. 112); c) 1839 se galvauder « se compromettre » (BALZAC, Cabinet ant., p. 26); 2. 1810 « mettre en désordre, faire mauvais emploi de » (Lettre de Le Chevalier à Fauvel ds LARCH. Suppl. 1889); 3. 1887 « ne rien faire qui vaille, traîner » (G. MOREAU, Monde des prisons, ibid.). On admet gén. que le mot est issu par ironie du croisement de l'a. fr. galer « festoyer quelqu'un » (v. galant) et de ravauder par contamination ironisante (FEW t. 17, p. 482b). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 156-157; t. 2 1972 [1925], p 122, 320.

galvauder [galvode] v.
ÉTYM. 1690, Furetière; orig. obscure, p.-ê. croisement de 2. galer et ravauder, ou plutôt (Guiraud, d'après le sens I., 1.) de galir « sauter, s'élancer » (→ 1. Gaillard) et d'un normand vauder « aller de côté et d'autre » (cf. dialect. ravauder « fureter, errer, chercher une piste »; et → Vaudeville).
———
I V. tr.
1 Vx. « Poursuivre qqn et le maltraiter » (Furetière).
2 (1810). Vx. Mettre en désordre, gâter, gâcher (qqch.).
3 (1770, Voltaire). Mod. Compromettre (un avantage, un don, une qualité) par un mauvais usage. || Galvauder un nom prestigieux. Avilir, déshonorer. || Galvauder sa gloire, sa réputation.Galvauder son talent, ses dons, en les consacrant à des objets indignes de soi. Gaspiller, perdre.
1 J'ai galvaudé ma vie, ces trois mois et demi; il faut voir à réparer.
B. Constant, Journal intime, p. 332.
2 (…) il se demandait à quoi pouvait bien servir d'être si malin et d'avoir bêtement galvaudé sa vie (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 63.
Pron. (1836, Balzac). Abaisser (s'), dégrader (se). || Il s'est galvaudé dans ce milieu, au mépris de son rang et de sa dignité. || Écrivain de talent qui se galvaude dans des travaux alimentaires.
3 Le mariage d'une demoiselle de Troisville avec le général Montcornet (…) faillit causer une rupture entre les Troisville et le salon d'Esgrignon qui déclara que les Troisville se galvaudaient.
Balzac, le Cabinet des antiques, Pl., t. IV, p. 352.
4 (…) je vous dirais que de vous galvauder ainsi dans ce milieu de faux monde, cela vous donnerait un air pas sérieux, une réputation d'amateur, de petit musicien de salon, qui est terrible à votre âge.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 136.
Galvauder un mot, en l'employant à tort et à travers, le déprécier, en affaiblir la portée.
5 Ils ont à ce point galvaudé leurs éloges, que l'artiste qui se respecte tient pour encens leurs imprécations.
Gide, Journal, 3 oct. 1924.
6 Le terme de révolution a été galvaudé : tout le monde s'en sert, à propos de n'importe quoi.
André Siegfried, l'Âme des peuples, I, IV.
———
II V. intr. (1887). Vieilli ou régional. Traîner, muser sans rien faire. || Il reste là à galvauder (Académie). Galvaudeux.
DÉR. Galvaudage, galvaudeux.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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